Rencontre turbulente (Avec Jodi)

Le soleil était à son zénith, il devait être midi et je commerçais à avoir vraiment faim. Cela faisait plus de quatre heure que je me cachais derrière ces buissons et je commençais à en avoir marre. J’ai fini mes derniers biscuits ce matin, il me faudra voler de nouvelles rations au supermarché pendant la nuit.. Je n’aimais pas faire ça, je risquais ma vie à chaque fois, pourtant je n’avais pas trop le choix. La chaleur était étouffante, je donnerais n’importe quoi pour un peu de pluie.. Je devais rester derrière mon buisson en attendant que l’après midi passe : je faisais toujours ça. La journée je me cachais et le soir je reprenais ma route en espérant trouver Julian. Je me demandais ce qu’il était devenu et je m’étonnais même de penser à lui alors que je le connaissait depuis à peine un an. Un an qui me semblait n’avoir duré que quelques semaines, la plus courte de toutes. Dans mon malheur, l’espoir de le retrouver un jour me rendait un peu moins triste, même si cet espoir s'amenuisait jour après jour. Dans le fond, j’étais soulagée de ne pas l”avoir retrouvé, je n’avais pas envie de dépendre de quelqu’un, ni de m’en sentir responsable. M’occuper de moi par ces temps était déjà bien assez compliqué. Est-ce que j’étais la seule survivante à cette invasion ? Combien de temps est ce que j’allais tenir ? Je regardais les voitures passer en espérant ne pas me faire remarquer. Ma cheville me faisait mal, je me l’étais tordue en courant il y a deux jours, la douleur était toujours aussi vive. J’ai retiré le bandage de fortune que je m'étais faite avec mon gilet, elle était gonflée et un peu bleue par endroit. J’ai regardé mes vêtements : Mon short était sale et commençait à être trop grand du fait que je me nourrissait très peu, mon tee shirt gris paraissait moins sale et je sentais que mes chaussures allaient tôt ou tard me lâcher. Le temps était long, je me serais bien endormie si je n’avais pas aussi peur. J’étais sur le point de sortir mon bloc note et un crayon (J’avais toujours ces deux choses sur moi, le temps paraissait un peu moins long, la solitude moins envahissante) quand j’ai vu une voiture quitter la route pour s’aventurer dans le désert. La curiosité m’a envahie : Et si c’était des humains ? Mon interrogation me paraissait peu probable, mais, en même temps je me demandais pourquoi des parasites iraient par là ? D’après mon expérience je savais qu’ils n’aimaient pas trop s’aventurer par là. Cet argument m’a entraîné à suivre les traces de cette voiture. Je me suis levé d’un bond après avoir vérifié qu’aucune voiture ne passait, je ne voulais pas prendre le risque d’être repéré. J’ai couru jusqu'à l’autre côté de la route en serrant les dents pour tenter de résister à la douleur. La voiture était déjà loin, mais les traces de pneus dans le sable restaient intactes. Je continuais de courir jusqu’à ce que la route ne soit plus visible.
Une trentaine de minutes avait du passer depuis que je suivais les traces quand j’ai aperçu une grotte un peu cachée. J’ai ralenti la cadence et tenté de me faire la plus discrète possible. Quand j’ai enfin trouvé l’entrée de cette espèce de grotte, j’ai vu la voiture de tout à l’heure, vide. Il n’y avait personne autour, la portière était ouverte et les clés étaient encore sur le contact, ça me paraissait trop facile. Pourtant, je savais que si j’étais assez rapide il me serait aisé de voler la voiture. J’ai jeté un rapide coup d’oeil autour de la voiture histoire de me rassurer et me suis enfoncée dans la grotte sans trop réfléchir. Je marchais doucement, mon cœur battait tellement fort que j’ai cru qu’il allait exploser dans ma poitrine, je ne voulais pas prendre de risque.
Quand j’ai enfin touché la portière (ce qui m’a parut durer une éternité) quelqu’un m’a attrapé violemment le bras, la main était fine et sale. C’était une femme. Quelle imbécile, elle avait du me repérer et s’être caché dans un coin pour me tendre un piège. J’aurais pu me débattre mais mon corps ne suivait pas.. C’en était fini pour moi. Comment avais-je pu me laisser prendre aussi facilement, qu’est ce que j’avais fait ? La femme serrait mon bras de toutes ses forces pour m'empêcher de fuir et a mis devant mon nez un coton imbibé d’un liquide, j’ai à peine eu le temps de deviner que c’était du chloroforme. Mes yeux se sont éteints.

J’ai repris mes esprits petit à petit. Ce sont la faim et la soif qui m’ont réveillés.
J’entendais des sons. Des bruits de pas, des voix. Je n’osais pas ouvrir les yeux. J’étais morte ? C’est ça ? On m’avait pris mon corps ?... La panique me gagna encore une fois, Je ne pouvais pas être morte puisque je pouvais penser et contrôler mes yeux. La panique laissa place à l’impatience. Pourquoi étais-je vivante bordel ? Petit à petit j’ai ouvert les yeux. j’étais couché au sol. Un sol dur et rocheux. J’ai regardé autour de moi. Les murs étaient comme le sol,un peu comme la grotte que j’avais vu. Il y avait peu de lumière et l’odeur des lieux laissait à désirer. Doucement j’ai bougé mes jambes qui me faisaient mal. Une douleur m’a traversé la cheville et je me suis rappelé que ma blessure n’était pas guérie. Il m’a fallu un certain temps pour m’adapter aux lieux. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes que je me suis sentie observée. Un homme et une femme se tenaient non loin de moi, je ne voulais pas leur montrer ma peur alors j’ai fait en sorte de me relever pour être plus à l’aise. Je pensais déjà aux flots d’insultes qui risquaient de sortir de ma bouche. Que me voulaient ces satanés parasites ? J’avais envie de leur tordre le cou. Eux, ils continuaient de parler de moi, comme si je n’étais pas là. Le femme m’a désignée comme voleuse. Une pointe de honte m’a envahie, mais je me suis vite reprise. C’étaient eux les voleurs ! Eux qui nous avaient pris notre planète... Ces mots ont augmenté d’”un cran ma haine envers eux. Ce n’est que quand je les ai regardés dans les yeux que je me suis rendue compte qu’ils n’avaient pas cette lueur argentée bien propre à eux. J’ai cligné des yeux, éberluée puis je les ai regardé sans savoir quoi dire. J’étais partagée entre le bonheur et la peur. Comment leur expliquer que je les ai pris pour des parasites ? La femme me fixait avec un regard mauvais, un peu avec un air de teigne. Soudainement, elle c’est approchée de moi. Elle a placé son coude sous mon menton, comme pour m’étrangler puis me lança :

– Tu as deux choix : Tu dégage ou tu meurs.

Je n’y croyais pas ! Je restais là, quelques secondes pour saisir la chose, comprendre qu'elle me menaçait. Mon agacement a pris le contrôle. J'ai dégagé son bras et me suis levé. Elle devait être trop étonnée pour réagir et l'homme me regardait, comme fasciné.
Je les ai regardés à tout de rôle et le suis lancé dans un discours d'explications.

- Tout doux ! Je m'appelle Moïra. Moïra Young. J'ai effectivement tenté de voler votre voiture mais pour ma défense je vous ai pris pour ces mille pattes. Je suis désolée. Je ne me suis pas douté une seule seconde que vous étiez des...des humains ! Mais c'est génial ! Je me pensais seule. Cela fait des semaines ou des mois je ne sais pas) ]que je cherche des humains, j'avais perdu espoir !

Je les ai regardé mais aucun des deux ne me répondait, j'ai sauté sur l'occasion pour faire une mise au point et me suis adressé à la femme :
- Et, toi. Je ne suis pas chez moi, j'ai tenté de vous voler, ok. Même si encore une fois je n'ai pas pensé une seule seconde que vous puissiez être humains ! Bref, on a pas commencé sur de bonnes bases mais on pourrait reprendre à zéro. Menace moi encore et je te colle une raclée. Je n'ai pas envie de me battre, mais je n'hésiterai pas.

Calmer cette fille a été plus facile que ce que je pensais. Peut être qu'elle n'était pas aussi "teigne"qu'elle en avaient l'air. Elle avait accepté que nous recommencions à zéro. Ouf, sauvée.
Il m'a fallu quelques secondes pour assimiler ces paroles. Des parasites ? Ces choses nous ont volé notre montre, ont pris nos corps sans scrupule et eux et les protègent !? des PARASITES ? Mais c'est pas possible, ils sont devenus dingues ma parole ! Je me suis levé d'un bond et ai regardé autour de moi à la recherche de preuves. Non mais je rêve. J'étais furieuse. Deux d'entre eux aimaient des parasites, j'ai envie de vomir. Je l'ai regardé dans l'espoir qu'elle me dise que c'était une blague, mais rien. je devais réagir. Pour le bien de l'humanité, je devais tuer ces choses et ramener tout ces humains à la raison, mais comment ? Ils n'écouteraient pas une fille sortie de je-ne-sais-où. Elle, ils la connaissaient. Je pouvais m'allier avec elle pour tuer ces mille pattes et faire passer ça pour un accident. Je n'avais jamais vu ces humains et j'imaginais déjà comment je justifierai ces meurtres. "meurtres" ce mot sonnait faux. Ce n'étaient pas des meurtres, ils n'étaient pas humains. Je devais gagner leur confiance et me débarrasser de ces choses..
Je me suis ressaisie puis je me suis éclaircie la gorge en gardant mon calme devant l'homme. Je ne savais pas s'il était contre les mille pattes.
- Merci. On fait quoi maintenant ? Tu as besoin d'aide pour le porter ?
J'attendrai qu'on soit seules pour lui parler.

– Donc, je ne sais pas si d’où tu viens avoir un faible pour les âmes c’est cool, mais ici ils ont un sérieux problème avec ça.
J'étais toujours aussi abasourdie par ces propos. Comment c'était possible ? Un nouvelle technique de la part des mille pattes pour arriver à leurs fins ? Je marchais avec cette femme le long d'un couloir de roche. Où étions nous ? Où étaient les autres humains ? Je restais quand même sur mes gardes, c'était peut être un piège..
Il me fallait plus d'informations. Je devais agir. Pour le bien du peu d'humains restants sur cette planète.

- Raconte moi tout. Nous devons les tuer, faire quelque chose. A deux ce sera plus facile.

Elle avait raison, nous devions être très vigilantes. J'ai fait le tour du couloir afin de m'assurer que personne ne nous écoutait, puis je me suis placé devant la femme dont je ne connaissait toujours pas le nom.

- Ok. Voilà ce que je te propose : Tu me présentes aux humains ainsi qu'aux parasites. Je suis gentille et aimable avec eux histoire de me les mettre dans la poche... Toi, tu fais pareil. Tu dois changer d'offensive, sinon au moindre truc tu seras directement accusée ! Bref, on met tout les monde (humain comme mille pattes) de notre côté et on attend quelques semaines histoire de gagner leur confiance à fond. Ensuite, on passe à l'attaque, les deux en même temps, pas un par un sinon ils se méfieront. Faut juste qu'on trouve comment les tuer et comment faire passer ça en accident ou en fuite.

J'ai attendu quelques instants qu'elle me réponde, mais rien.

- Tu marches avec moi ? Quel est ton nom au fait ?

(Désolée pour la taille foutage de gueule de ce RP mais je commence mes partiels jeudi et là, vraiment j'étais pas inspirée. ahah)


Elle avait raison d'un côté, un changement trop radical aurait l'air vraiment suspect...

- Ok et bien faisons ça. Je suis gentille, je montre mon effervescence devant ces mille pattes et toi tu restes comme tu es. On avisera quand je les aurait tous mis dans ma poche. ça te va ?